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Au delà de l’objectivité

Ce que le tableau nous donne à voir est-ce le sujet ou bien le prétexte ? 

L’image, le motif, n’est en fait qu’un point d’accroche à destination du spectateur, un moyen de capter son attention. Le point d’inter-action afin de lui demander de s’arrêter pour qu’il puisse en poursuivre la contemplation dans les moindres détails. Là il va percevoir des failles, des interstices à l’intérieur du motif. Ils y a les failles, les interstices voulu par le créateur et parfois il y a aussi ceux provoqués par des « accidents ». Ces failles sont une invitation. L’invitation à rentrer dans le tableau, dans l’oeuvre, à s’engouffrer vers l’envers du décor, de l’autre coté du miroir, dans le cerveau et les pensées de l’artiste.

Cette porosité de la surface peut tout aussi bien être sensorielle que visuelle, peu importe, il s’agit avant tout d’une stratégie. L’important et de la percevoir ou de la ressentir. Mais certains n’y arriveront jamais, soit par manque de curiosité, soit par peur de l’inconnu. Ceux-là resteront en surface dans un « j’aime / J’aime pas » ou pire encore, dans un « c’est beau / c’est pas beau ». Aïe, nous le savons pourtant depuis déjà plus d’un siècle, depuis le premier « ready-made » de Marcel Duchamp, l’art n’est pas une histoire purement technique ou esthétique, c’est un vecteur de communication, un moyen d’exprimer des idées ou des ressentis.

Cette expression se superpose en creux derrière la surface. Strate par strate la profondeur (d’esprit) se crée, le « vrai » sujet se révèle, s’affiche. Le dialogue peut commencer.

Il ne faut pas avoir peur de laisser ses appréhensions sur le vernis et de s’engouffrer entre les craquelures de la matière car là est bien la seule condition pour vivre l’expérience métaphysique proposée par l’artiste. A cette seule condition il y aura un point de connexion.

Si toi aussi tu te sens prêt à laisser toutes tes appréhensions en surface et plonger vers le coeur du sujet, clique sur ce lien :

https://samuelguillot.com/oeuvres/les-amants-dautan

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Résidence #1

Mon travail autour du paysage s’articule sur deux axes. Le premier celui de l’atelier où je développe des séries de peintures à l’huile que je présente sur ce site. Cet axe et celui de la représentation.(Pour les nouveaux entrants, cliquez sur « oeuvres » pour y accéder). Le deuxième axe et celui de la résidence où mon regard se pose sur des microcosmes. (Je présenterai régulièrement des réalisations via ce blog). Tour à tour sociologue, dessinateur, architecte, cruciverbiste, étymologiste ou météorologue, lors de mes résidences, j’explore l'aménagement du territoire et recueille des données comme on chasse les papillons, avec hasard et méthode. Mon approche transdisciplinaire révèle la porosité entre les différents domaines de la vie, pour que les décisions ne soient plus laissées aux seuls spécialistes.

A la Filliou, j’invite par le jeu à l'éveil à une pratique artistique contemporaine, où l'on apprend à regarder l'infra-ordinaire. L'art pour appréhender notre environnement, alimenter notre imaginaire, affiner notre regard, comprendre la vie et le quotidien. Que les décisionnaires ne l'oublient pas : valoriser un paysage, c'est valoriser ses habitants.

Villégiature présente un diaporama en format vidéo, façon retour de vacances, d'habitants mis en scène dans des situations de loisirs, où les décors imaginaires sont composés d'images prises à Liévin et d'images provenant de voyages ou glanées sur Internet. La mise en scène n'est pas poussée jusqu'au bout : la petite fille au ballon est en vêtements d'hiver, sur une plage où tout le monde est en maillot de bain. Le décalage génère une certaine étrangeté, qui n'est pas sans rappeler les photos de studio, où les gens posent devant des paysages idylliques qui leur resteront à jamais étranger. Les terrils, qui se détachent en blanc sur un ciel bleu, se rêvent en Mont Fuji, tandis qu'un petit muret de briques s'imagine muraille de Chine.

Pour découvrir ce diaporama qui va te faire voyager dans un temps et des paysages irréels, clique sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=RXxBX1xtejs

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Le tableau / La série

Si mon travail de peinture est sériel ce n’est peut-être pas par manque d’imagination ? Faire, défaire, refaire un tableau qui, par son format, sa technique, sa représentation « ressemble » à celui que je viens d’achever pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une paresse intellectuelle. Dans ce cas un grand nombre de « grands peintres » souffriraient ou auraient souffert de ce mal. Monet avec ses « Nymphéas », Cézanne et la « Sainte Victoire », ou plus récemment les artistes du mouvement « support/surface » tel que Claude Viallat avec son motif répétitif. Mais la paresse n’a que peut de place dans le monde de l’art, il faut donc aller chercher ailleurs. En fait, le motif, qu’il soit portrait, nature morte ou paysage est le plus souvent un prétexte, un moyen d’exprimer les « émotions » que le motif choisi révèle à l’artiste. L’émotion est de l’ordre de l’impalpable, de l’insaisissable et donc, la matérialiser, lui donner corps se révèle être une mission presque impossible. Le peintre s’y acharne pourtant et si une seconde au moins il ressent cette émotion durant son acte, alors assurément il la fera passer aux spectateurs à travers son motif. 

La multiplication des représentations peut également découler d’une volonté de démystification. Le Pop Art et son pape Andy Warhol ont fabriqué une multitude d’exemples d’icônes démystifiées, qu’elles soient physique en la personne de Maryline Monroe ou Elvis Presley ou matériel tel que la chaise électrique ou une conserve de soupe Campbell à la tomate.

D’autres raisons peuvent pousser un artistique à multiplier ou plutôt décliner un motif. En littérature, Raymond Queneau et Georges Perec pouvaient avec l’Oulipo décliner un point de vu par l’élaboration d’exercices de style. 

Dans ma série « chambre noire avec vue » l’influence de ce mouvement littéraire se ressent. Entre mathématique et poétique, tel les hémisphères gauche et droit du cerveau humain, la série se décline autour du chiffre 6. La référence à la chambre photographique et son négatif 6x6 en est le point de départ. 6x6=36, voici les dimensions de chaque peinture de la série qui comprend 6 éléments. Lors de mes accrochages, 6 centimètres sont mesurés entre chacun des tableaux.

Là aussi il s’agit d’un acte de démystification car lorsqu’un élément de la série est vendu, un autre vient le remplacer. La série se régénère, se transforme à chaque présentation alors qu’au fil du temps ses éléments constitutifs originels ont disparu.

J’avoue ne pas réellement croire en la notion de « chef d’oeuvre » et être beaucoup plus sensible à l’oeuvre d’un artiste. Au tout plutôt qu’à l’élément qui constitue ce tout.

Alors toi aussi, si tu souhaites multiplier les points de vu et suivre la série, clique sur ce lien :

https://samuelguillot.com/oeuvres/chambre-noire-avec-vue

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Trace !

Empreinte laissée dans le temps ? Impératif du verbe tracer ? Trace ta route, trace ton chemin … Avance ! C’est un peu flou. Ce flou est accentué par l’effet de pixel qui s’étire sur la toile et qui déforme l’image.

Il y a un trouble, car une oeuvre ne se lit pas de manière frontale mais plutôt de manière longitudinale. Il y a des strates et plus les strates sont nombreuses, plus les interprétations sont possibles.

Le format est vertical, élancé, un mètre vingt de hauteur par cinquante centimètres de large. Il est bien entendu adapté, au motif principal qui se dessine … Un arbre. L’arbre de vie ? Est-ce une ligne de vie qui se déroule devant nous, un cheminement entre les obstacles qui se dressent devant nous ? Le spectateur, planté immobile devant la toile, se trouve embarqué dans un road movie. Le road movie d’un peintre, qui à l’instar d’un train qui arrive en gare, repart inlassablement. Laisser une trace à coup de pinceau, à coup de pixel tel est l’ambition. L’ambition d’un artiste qui souhaite laisser une trace de son passage. Peut-être même plus généralement l’ambition de chaque être humain.

Les feuillus sont nus. L’arrière plan est d’un mauve pâle avec une dominante bleutée. C’est froid. Sur le haut le ciel gris blanc ne laisse planer aucun doute sur la saison. C’est l’hiver.

Il n’y a pas de matière. Les motifs se dessinent uniquement par de légères touches de peinture fortement diluées. La référence aux impressionnistes est là, même si leur touche était plus épaisse. Il s’agit presque d’un travail d’aquarelle, mais à l’huile.

Trace est une marque laissée dans le temps. Une trace d’un temps passé, une empreinte indélébile qui marque la mémoire. Nous sommes devant un cheminement, celui de la pensée.

La partie basse est juste esquissée, toujours très légère en ce qui concerne la matière. Tellement légère que la peinture laisse clairement transparaitre le grain de la toile. La série aurait pu être réalisée sur bois, logique lorsque la figuration principale est un arbre ? Mais ce grain de la toile présent sur l’ensemble du tableau n’est pas là par hasard, non il s’agit d’une analogie visuelle au pixel. Toujours cet aller/retour permanent entre le numérique est l’analogique. Car le sujet est toujours l’espace mental et non pas l’arbre. Lui est le prétexte. Un motif, même si sa dimension symbolique fait sens. La déformation par cet étirement de l’image renvoie à la mémoire, ou plus exactement aux troubles de la mémoire. A la déformation l’image qui s’étire dans le temps.

Si tu es partant pour cheminer entre ses arbres, réaliser un road-movie dans ton espace temps alors clique sur ce lien :

https://samuelguillot.com/oeuvres/trace

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Croisements entre les disciplines

Sur un de mes posts je lis les commentaires suivants : « Stop .....laissez aux matheux les formules ....Et aux artistes leur imagination……. » ou bien « Laissons aux philosophes, aux tracassés leur conception de l'instant ». Même si je ne suis pas surpris, je trouve ça tout de même flippant!

Au vingt et unième siècle pour certains l’artiste n’est encore au mieux qu’un doux rêveur ou plus probablement un individu tracassé, juste capable de se découper les oreilles ?!

Tracassé, certains le sont surement comme une partie de la population, mais un artiste est avant tout un individu qui comme tout à chacun possède un cerveau ni forcément malade, ni forcément rongé par les substances. Un cerveau qui généralement développe une pensée le plus souvent très structurée et qui, par son acte de création la met en forme, lui donne une matière. L’artiste est avant tout un être humain, un citoyen avec un regard porté sur la société culturelle, politique ou sociale. Il ne s’agit pas d’un individu en marge, mais bien au contraire d’une personne centrale au bon fonctionnement d’une communauté. A ce que je sache « Guernica » n’est pas une oeuvre de salon et son auteur est loin du doux rêveur, cliché de l’artiste dépeint par cet internaute. Non, « Guernica » est une oeuvre politique, un hymne contre le fascisme qui a fait le tour du monde afin de dénoncer un acte barbare.

Même si elles dégagent une grande poésie les oeuvres de Banksy, qui est depuis quelques  années déjà l’artiste le plus en vue de la scène contemporaine, ne sont pas des petits pochoirs décoratifs mais bien l’expression d’un engagement indéfectible, des coups de poings dans le mur des injustices sociales. Son art est un pied de nez, un contre-pied à ce qu’il dénonce avec une profonde intelligence dans ses choix graphiques et symboles poétiques.

Les centres d’intérêts des artistes sont multiples, des croisements s’opèrent entre les disciplines et s’enrichissent les unes des autres. L’art et la science, l’art et l’urbanisme, l’art et les questions environnementales sont des passerelles très fréquentes dans le monde de l’art contemporain des dernières années. Des dispositifs de résidences, des bourses de recherches sont octroyées afin d’inciter, de développer ces croisements. L’art est un enjeu de société où l’artiste est à la fois « programmeur » et  « gameur ».

Alors, si tu souhaites dépasser le cliché avec lequel l’artiste joue souvent et essayer de découvrir ce qu’il se cache derrière la surface alors clique sur ce lien :

https://samuelguillot.com/oeuvres/chambre-noire-avec-vue






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être(s) dans le paysage #1

Etre dans le paysage culturel pour un artiste est une évidence, mais son rôle ne s’arrête sûrement pas là. L’art doit-il être uniquement diffusé dans des espaces officiels ou doit-il investir, voir envahir nos paysages quotidiens ? Aller vers le public, tous les publics ?

Si tu souhaites partager certaines de ces réflexions, clique sur le lien ci-dessous afin de visualiser l’entretien vidéo réalisé par Anne Jeannin avec l’artiste Samuel Guillot lors de son exposition à “Lasecu, espace d’art contemporain” à Lille.

https://www.youtube.com/watch?v=idL8A7gLAoE

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Matrice Creuse

Une matrice n’est-elle pas toujours creuse? Alors ce titre ne serait qu’un pléonasme? A moins qu’il ne s’agisse là d’une particularité géographique plutôt que d’une particularité physique? La majuscule au mot « creuse » semble valider cette direction.

Des parois se dressent de chaque coté. Plutôt sombres et basses à gauche, plus hautes et plus lumineuses à droite. Elles sont rugueuses mais les feldspaths, micas et autres quartzs sont par endroits recouvert de lichens, ce qui visuellement adouci les angles. Quelques fougères clairsemées entre la roche complètent une végétation somme toute plutôt rare.

Entre ces parois l’eau coule. Elle est bleue, très bleue, étonnement bleue. Le niveau est assez bas, quelques petits rochers transpercent la surface qui ondule très légèrement. Le courant est faible. Cette eau s’écoule paisiblement dans une perspective fuyante. Plus loin, le bleu devient orangé, des reflets apparaissent à la surface puis l’eau commence à serpenter avant de disparaitre au loin. Derrière les parois rocheuses du premier plan s’étirent des arbres, surement des boulots? Presque une forêt de boulots sur la gauche, de la même tonalité que la roche, donc plutôt sombre, avec une brume aux reflets mauves et bleus qui vient voiler les détails. S’agit-il vraiment de boulots? Le doute est permis. De l’autre côté, sur la droite on peut là aussi douter de la nature des petits arbres accrochés sur le sommet de la paroi, tellement leur frêle silhouette est inondée d’une lumière orangée plutôt soutenue et brouille leur identification. Cette lumière chaude envahit une zone importante et vient napper la totalité de la partie supérieure de la paroi. Au dessus, au niveau des cimes, il y a le ciel recouvert de jaune. Mais plus le regard se recentre et plus ce ciel pali et comme rongé par la lumière, plein centre au dernier plan, semble se dresser une colline. Là aussi le doute est permis car de grands halos lumineux viennent amplifier le voile. 

Ce paysage, voilé par la lumière comme la mémoire par le temps nous plonge dans le doute. 

Est-ce la résurgence d’un espace vécu ou bien  son altération, son effacement.

Alors si tu souhaites entrer dans la matrice pour réaliser un voyage métaphysique dans un espace et un temps suspendu, clique sur ce lien :

https://samuelguillot.com/oeuvres/p/paysage-voil

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Faire le focus

Faire le focus


Est-ce que faire le focus signifie jouer les hypocrites? Je ne crois pas, il s’agit même de l’inverse me semble t-il? Il s’agit de passer d’un point flou à un point net. Mais pour autant, que les choses soient claires, un point net n’enlève pas tous les doutes, toutes les zones troubles. « Faire le focus sur … » signifie mettre en avant un élément précis, même si cet élément se trouve à l’arrière plan. Mais dans ce cas les autres plans en seront affectés et subiront une dégradation optique. Enfin je crois car en vérité je ne suis pas un spécialiste de la photographie. La photographie tient une place primordiale dans mon travail mais n’en est pas le point central, le point net. Elle est le plus souvent un point de départ, un élément déclencheur. Le (dé)clic. 

Ce déclic reste pourtant obscur. Je sais que je dois déclencher, capter tel fragment de paysage et pas celui-ci, mais je n’en connais pas à cet instant la raison profonde. C’est l’instinct, l’affect qui parle, pour une prise de vue objective. Contradictoire? Je dirais plutôt, complémentaire! 

Mais peut-on toujours parler d’objectivité si l’image captée est en partie ou dans sa totalité floue? Volontairement ou involontairement. L’objectivité est un vaste sujet, mais il n’est pas celui du jour, restons focus. Même si ce que j’écris me semble un peu flou. Volontairement ou involontairement.

Récemment  une personne m’a demandé si j’étais plutôt de la famille Canon (je ne crois pas qu’elle parlait de mon physique) ou plutôt de la famille Nikon ? Je lui ai répondu que sur ce point là je me sentais orphelin car je suis plutôt de la famille des plasticiens. De ce fait, je traite la photographie comme un plasticien, non pas comme un photographe. L’image captée n’est pas une fin en soi, elle n’est pas destinée à être présentée en l’état. Elle sera archivée avant d’être manipulée dans différents logiciels de retouche photo. L’objectif étant que ces images deviennent un support visuel pour une prochaine peinture.

Je ne sais pas si ce que je raconte est très focus avec réalité alors si tu souhaites en juger par toi même … Clique sur ce lien.

https://samuelguillot.com/oeuvres/traveling

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L’espace d’un instant.

Comment mesure-t-on l’espace d’un instant? Faut-il multiplier sa longueur par sa largeur puis sa hauteur? Et est-ce que tous les instants ont la même longueur?

Comment mesure-t-on l’espace d’un instant? Faut-il multiplier sa longueur par sa largeur puis sa hauteur? Et est-ce que tous les instants ont la même longueur?

Il y a des équations quasi insolubles et c’est surement mieux ainsi. Maitriser le temps est un fantasme qui ronge l’être humain depuis la nuit des temps. Alors, faute de mieux, de ce sable qui lui glisse inexorablement entre les doigts il construit des châteaux, symbole de la réussite, de la mise à profit de ce temps donné. 

L’artiste lui construit son oeuvre. Elle est constituée de petits cailloux et qu’ils soient peints, sculptés ou photographiés, peu importe le médium, ils viennent fonctionner comme des balises sur son espace temps. Alors, l’espace d’un instant il se pense maitre du temps, mais cela ne dure pas. Il faut tout recommencer, car l’instant est passé et l’artiste repart questionner dans une nouvelle création tout ce qu’il croit connaitre, tout ce qu’il croit savoir. Car rien n’est figé, tout change. Comme nous l’explique Roland Barthes dans « chambre claire », il vit l’expérience d’être pris en photo comme une micro expérience de la mort, d’un temps qui s’arrête. La personne qu’il voit sur cette photo n’est déjà plus lui, mais l’image de lui à un instant donné, passé.

Comme il est impossible de calculer l’espace d’un instant, nous pouvons le décrit. Soit avec des mots ou soit avec des formes. Parfois avec les deux. Si quelqu’un décrit l’espace d’un instant avec des mots, l’autre s’en créera une image. Inversement, nous mettrons des mots sur une image.

Mais comment décrire l’espace d’un instant? Pour l’espace c’est assez simple. Il y a un cadre avec un haut, un bas, une droite et une gauche. A l’intérieur de ce cadre, il y a des plans qui se succèdent de façon très logique du premier au dernier. Il y a aussi un devant, un milieu et un derrière (dit arrière). Voilà pour la construction, mais nous ne voyons toujours rien, car rien ne vient arrêter notre regard. Alors nous devons poser des choses, les décrire. De la plus petite qui va se trouver sur l’arrière à la plus grosse qui est devant. C’est ce que nous appelons le regard objectif. Il se veut descriptif, dénué d’affecte.

Pour l’instant c’est un peu plus compliqué? Même si la description de l’espace peut donner certaines informations sur cet instant. Une information sur une époque grâce à la description d’une architecture, mais pour ça mieux vaut éviter la description des bâtiments patrimoniaux perdus dans le temps. Un mobilier pour un espace intérieur, mais là aussi la grande mode du vintage rend l’information un peu caduque. 

L’espace d’un instant ne se décrit peut-être pas plus qu’il ne se calcul? Tout simplement il se vit, se partage.

Si l’espace d’un instant tu souhaites entrer dans celui que je te partage alors ne calcule pas et clique sur le lien ci-dessous.

https://samuelguillot.com/oeuvres/chambre-noire-avec-vue

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Sans matière

Est-ce que sans matière veut dire sans consistance ? Si la matière de mes peintures, ma touche n’a pas d’épaisseur c’est quelle renvoie à l’impalpable au non concret à l’indicible. Si elle doit avoir une couleur, cette couleur serait par reflet grise. Elle renvoie à la légèreté même si…

Est-ce que sans matière veut dire sans consistance ? Si la matière de mes peintures, ma touche n’a pas d’épaisseur c’est quelle renvoie à l’impalpable au non concret à l’indicible. Si elle doit avoir une couleur, cette couleur serait par reflet grise. Elle renvoie à la légèreté même si mes pensées, elles, ne le sont pas toujours … Normal ! 

L’impalpable, c’est l’intouchable mais si on ne peut pas toucher la matière de mes tableaux du bout du doigt, tu le peux par le bout de ton esprit. C’est le but, si toutefois il y en a un … Concret, palpable. 

Sans matière apparente, il est pourtant tout à fait possible de donner du relief à une représentation. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais il n’est pas indispensable d’étaler, de superposer des couches de peinture pour simuler les reliefs d’un rocher, d’une montagne. Les ombres ça existe et c’est impalpable, sans relief une ombre, insaisissable, impossible à toucher du bout du doigt. Il ne s’agit pas uniquement d’étaler de la matière, il s’agit surtout de faire sens. Comment parler d’un souvenir, d’une sensation éprouvée, d’une émotion de meilleure manière que de façon impalpable ? Et puis la peinture ne se vend pas au poids à ce que je sache ? Les miennes se veulent légères … Comme une pensée … Même si elles ne le sont pas toujours. 

Si il y a matière à peindre sur le sujet je ne suis pas pour autant obligé d’en étaler des tartines de matière et il ne s’agit en aucun cas d’une histoire d’économie ! Certes la matière première d’un peintre n’est pas donnée mais je ne suis pas avare, surtout lorsqu’il s’agit de matière grise. 

La surface est sans relief, mais il y a du relief sous la surface, comme de l’autre côté du miroir, de la vitre ou de la surface de l’eau. C’est derrière cette surface lisse, plutôt froide et souvent transparente qu’il faut chercher. La consistance est la ! Plonger dans l’eau glacée, brisée la vitre comme on brise la glace ou faire le tour du miroir demande de l’énergie, parfois même du courage. C’est donné à tout le monde mais pourtant pas grand monde le fait ?! Une surface lisse ça fait peur, ça peut être dangereux, tu peux te casser la gueule, ça glisse comme sur une patinoire alors qu’avec les aspérités de la matière tu peux toujours avoir une prise à laquelle te raccrocher … C’est rassurant !

Alors mes peintures ne sont peut-être pas rassurantes, réconfortantes ? Elles ne sont pas des doudous, de grosse peluches ridicules … Enfin j’espère ! Elles sont écrans sur lesquels ma pensée est projetée et elles peuvent avoir cet effet miroir où tu peux te refléter. Et pas d’inquiétude à avoir, des aspérités, du relief tu en trouveras sans aucun doute. 

As-tu le courage de glisser sur la surface, de t’enfoncer sous le reflet pour découvrir les récifs de tes profondeurs ?

Clique ici maintenant pour un voyage métaphysique : https://samuelguillot.com/oeuvres/les-amants-dautan

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