L’espace d’un instant.

Comment mesure-t-on l’espace d’un instant? Faut-il multiplier sa longueur par sa largeur puis sa hauteur? Et est-ce que tous les instants ont la même longueur?

Il y a des équations quasi insolubles et c’est surement mieux ainsi. Maitriser le temps est un fantasme qui ronge l’être humain depuis la nuit des temps. Alors, faute de mieux, de ce sable qui lui glisse inexorablement entre les doigts il construit des châteaux, symbole de la réussite, de la mise à profit de ce temps donné. 

L’artiste lui construit son oeuvre. Elle est constituée de petits cailloux et qu’ils soient peints, sculptés ou photographiés, peu importe le médium, ils viennent fonctionner comme des balises sur son espace temps. Alors, l’espace d’un instant il se pense maitre du temps, mais cela ne dure pas. Il faut tout recommencer, car l’instant est passé et l’artiste repart questionner dans une nouvelle création tout ce qu’il croit connaitre, tout ce qu’il croit savoir. Car rien n’est figé, tout change. Comme nous l’explique Roland Barthes dans « chambre claire », il vit l’expérience d’être pris en photo comme une micro expérience de la mort, d’un temps qui s’arrête. La personne qu’il voit sur cette photo n’est déjà plus lui, mais l’image de lui à un instant donné, passé.

Comme il est impossible de calculer l’espace d’un instant, nous pouvons le décrit. Soit avec des mots ou soit avec des formes. Parfois avec les deux. Si quelqu’un décrit l’espace d’un instant avec des mots, l’autre s’en créera une image. Inversement, nous mettrons des mots sur une image.

Mais comment décrire l’espace d’un instant? Pour l’espace c’est assez simple. Il y a un cadre avec un haut, un bas, une droite et une gauche. A l’intérieur de ce cadre, il y a des plans qui se succèdent de façon très logique du premier au dernier. Il y a aussi un devant, un milieu et un derrière (dit arrière). Voilà pour la construction, mais nous ne voyons toujours rien, car rien ne vient arrêter notre regard. Alors nous devons poser des choses, les décrire. De la plus petite qui va se trouver sur l’arrière à la plus grosse qui est devant. C’est ce que nous appelons le regard objectif. Il se veut descriptif, dénué d’affecte.

Pour l’instant c’est un peu plus compliqué? Même si la description de l’espace peut donner certaines informations sur cet instant. Une information sur une époque grâce à la description d’une architecture, mais pour ça mieux vaut éviter la description des bâtiments patrimoniaux perdus dans le temps. Un mobilier pour un espace intérieur, mais là aussi la grande mode du vintage rend l’information un peu caduque. 

L’espace d’un instant ne se décrit peut-être pas plus qu’il ne se calcul? Tout simplement il se vit, se partage.

Si l’espace d’un instant tu souhaites entrer dans celui que je te partage alors ne calcule pas et clique sur le lien ci-dessous.

https://samuelguillot.com/oeuvres/chambre-noire-avec-vue

Précédent
Précédent

Faire le focus

Suivant
Suivant

Sans matière