Angry Bird : une méditation sur la perception et l'absence
Dans l’univers mystérieux de Samuel Guillot, chaque toile devient une fenêtre ouverte sur l’évanescence de la perception, une chorégraphie entre le visible et l’invisible. Sa nouvelle série, intitulée "Angry Bird", nous invite à explorer cette frontière fragile qui sépare le concret de l’impalpable, le dit du non-dit.
Ces peintures à l’huile, encadrées d’une caisse américaine en bois brut, sont autant de miroirs déformants de notre rapport au monde. Elles représentent en zoom des fleurs floues, déniaisées par un geste volontaire : une tache de peinture blanche, épaisse et viscérale, vient souiller la surface, brouillant la vue, infusant la toile d’un chaos maîtrisé. Ce geste radical bouleverse la perception, transformant la beauté florale en une énigme opaque, une absence qui devient présence.
Le blanc, ici, n’est pas une simple couleur : il devient une zone de vacillement, une suspension entre la matière et l’esprit. En venant souiller la surface, cette tache évoque la frontière mouvante entre le tangible et l’intangible, entre ce que l’on voit et ce que l’on devine. Le tableau n’est plus seulement une représentation, mais une expérience métaphysique : un jeu de perception où le regard est invité à naviguer dans le flou, dans le silence de la forme et dans le bruit de l’accident.
Samuel Guillot nous pousse à méditer sur l’identité de l’œuvre et sur la nature même de la réalité perceptible. La surface, entre le motif fragilisé et la texture brute, devient un espace entre deux mondes — celui de la représentation et celui du non-dit, du non-fait. La peinture se fait alors méditation sur l’éphémère et l’éternel, sur le jeu subtil entre la matière physique et l’immatériel de notre conscience.
"Angry Bird" n’est pas simplement une série de toiles, mais une invitation à percevoir autrement, à embrasser l’ambiguïté et la profondeur de ce qui se cache derrière la surface. Samuel Guillot, nous offre un voyage dans l’espace mystérieux où la clarté n’est qu’une illusion, où chaque geste blanc questionne la nature même de notre regard, et, plus largement, de notre être.
Si toi aussi tu te questionnes sur notre perception au monde :